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Sylvain Chazot

26 janvier 2023

Temps de lecture : 10 minutes
Accueil | Portraits | Sylvain Chazot
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Sylvain Chazot

Temps de lecture : 10 minutes

Un militant politique, du Lab à Libé

Sylvain Chazot, ancien spécialiste du Front National au Lab politique d’Europe 1 et actuellement aux manettes de la newsletter politique de Libération, illustre cette nouvelle forme de journalisme qui sévit désormais dans les salles de rédaction. À la manière du Petit journal sur Canal+, Sylvain Chazot traite l’actualité politique avec rapidité, dans des articles courts (sans véritable travail de fond), avec un ton décalé et un humour corrosif et partisan.

Le but pour ce jour­nal­iste inter­net est de faire le « buzz », non pas en faisant du jour­nal­isme d’investigation car les jour­nal­istes n’ont en plus les moyens financiers mais avec des arti­cles ori­en­tés poli­tique­ment. En mode LOL et taquin avec la gauche, Syl­vain Cha­zot devient féroce et d’une totale mau­vaise foi avec la droite et les mou­ve­ments patri­otes. Car ce Lyon­nais d’origine, “de cul­ture catholique”, fait par­tie de cette généra­tion de jour­nal­istes (David Per­rotin, Thomas Guénolé, etc…) qui se rêve rem­part de la démoc­ra­tie mais qui n’est enfin de compte que la ligne jaune du poli­tique­ment cor­rect (idéolo­gie « Je suis Char­lie »). Tout son tra­vail est dès lors de mor­dre quand une per­son­nal­ité s’en approche trop….

Après un début de car­rière dans de nom­breux médias de presse écrite, à Lyon (Le petit bul­letin, Le Pro­grès) et nationaux (Le Figaro, L’Express), Syl­vain Cha­zot atter­rit au Lab, le « lab­o­ra­toire » web d’Europe 1 qui perce­vait 502 000 € de sub­ven­tions publiques en 2013.

Syl­vain Cha­zot se définit ain­si : « Après avoir tra­vail­lé, entre autres, sur le site d’une radio “un peu” con­cur­rente, j’ai tra­ver­sé la rue et débar­qué au Lab en mars 2014. “Pro­fondé­ment choqué” par principe, je scrute les pos­tures et les posi­tion­nements icon­o­clastes, avec une préférence pour tout ce qui touche au FN » .

Déjà quand il tra­vail­lait à France-Soir, il écrivait des arti­cles aux titres explicites : « Marine Le Pen : L’ex­trême droite, c’est elle ».

Scru­ta­teur du FN, Syl­vain Cha­zot ? Assuré­ment puisqu’il relève les potins ou les petites phras­es des mil­i­tants durant les meet­ings ou les con­grès du mou­ve­ment de Marine Le Pen, voire les slo­gans con­nus de tous.

Provo­ca­teur, Syl­vain Cha­zot ? Assuré­ment aus­si, quand il s’exprime sur Twit­ter : « Petit sourire de la journée : voir ces bran­leurs d’i­den­ti­taires se faire vir­er de la place de la RÉPUBLIQUE à Lille ».

À rai­son de 4 à 5 arti­cles par jour, il se moque sou­vent de la gauche sur la forme sans jamais trop l’égratigner sur le fond mais devient beau­coup plus mil­i­tant quand il s’agit de la droite ou du Front Nation­al en pub­liant par exem­ple la vidéo de la réponse de Manuel Valls à Mar­i­on-Maréchal Le Pen à l’assemblée Nationale sans pub­li­er la vidéo com­plète avec les argu­ments avancés par la députée du Vau­cluse auparavant.

C’est ain­si par exem­ple qu’il qual­i­fie d’ « anx­iogène » la vidéo de Philippe de Vil­liers sur les atten­tats islamistes meur­tri­ers du 13 novem­bre 2015 à Paris ! Euh… et si c’était les atten­tats eux-mêmes qui étaient « anxiogènes » ?

Formation

École Saint Joseph à Saint Genis Laval : 1986 — 1992

Lycée saint Thomas D’Aquin Véri­tas à Oullins : 1998 – 2001. Cet étab­lisse­ment est « est né du catholi­cisme libéral illus­tré par LACORDAIRE dont les fils spir­ituels, les Domini­cains Enseignants, ont dirigé l’étab­lisse­ment jusqu’en 1985. Dès l’o­rig­ine, à Saint-Thomas d’Aquin, ont été priv­ilégiées la con­quête de la Lib­erté, la recherche de la Vérité, l’u­nion de la Foi et de la Sci­ence, la pra­tique de la Mis­éri­corde. » (lien : http://www.st-thom.com/)

DEUG de droit à l’université Jean Moulin (Lyon III) : 2001 — 2003

Mas­ter 2 Iup Info­com (Lyon III) : 2003 — 2007

Parcours professionnel

Depuis juillet 2018

Jour­nal­iste poli­tique à Libéra­tion. Il est le cofon­da­teur et le rédac­teur prin­ci­pal de « Chez Pol », la newslet­ter poli­tique de Libéra­tion réservée à ses abon­nées, qui mêle de l’information pure et dure, des brèves et des papiers plus fouil­lés. Sans sur­prise, le RN a droit à sa pro­pre rubrique, « Œil sur le front ».

Depuis mars 2014

Jour­nal­iste pigiste au Lab d’Eu­rope 1. « “Pro­fondé­ment choqué” par principe », Syl­vain Cha­zot « scrute les pos­tures et les posi­tion­nements icon­o­clastes, avec une préférence pour tout ce qui touche au FN. »

La fiche LinkedIn de Syl­vain Cha­zot indique qu’il serait jour­nal­iste pigiste à France-Soir depuis avril 2013. Nous n’avons pas trou­vé la moin­dre trace de cette activité.

Novembre 2013 à mars 2014

Jour­nal­iste pigiste à Atlanti­co.

Mai à décembre 2013

Jour­nal­iste pigiste à RTL.

Septembre 2012 à janvier 2013

Jour­nal­iste à l’émission « Ce soir (ou jamais !) ». Mem­bre de la rédac­tion de l’émis­sion de Frédéric Tad­deï « Ce soir (ou jamais !) ». Élab­o­ra­tion des thèmes, choix des invités, pré­pa­ra­tion édi­to­ri­ale de l’émission

Octobre 2007 à août 2012

Jour­nal­iste poli­tique à France-Soir. Jour­nal­iste web et print. Spé­cial­isé en poli­tique française et améri­caine. Suivi de la cam­pagne prési­den­tielle de Barack Oba­ma en 2008. Reportages aux Etats-Unis. Suivi de la cam­pagne prési­den­tielle de François Hol­lande en 2012.

Janvier 2010 à septembre 2011

Chef de ser­vice-adjoint à France-Soir. Ges­tion édi­to­ri­ale du site Inter­net francesoir.fr

Janvier à juillet 2007

Sta­giaire à L’Express. Suivi de l’ac­tu­al­ité, rédac­tion d’ar­ti­cle sur sujets divers (poli­tique, société, cul­ture). Réal­i­sa­tion de reportages vidéo et des édi­tos vidéo de Christophe Bar­bi­er, directeur de la rédac­tion de L’Ex­press.

Avril à juillet 2006

Sta­giaire au Figaro au sein de l’édition inter­na­tionale, rédac­tion France-Amérique à New York.

Avril 2005 à janvier 2007

Cor­re­spon­dant pour Le Pro­grès de Lyon.

2004

Sta­giaire au Le petit bul­letin à Lyon

Parcours militant

Il est le sig­nataire d’une tri­bune rédigée par des jour­nal­istes de Médi­a­part, inti­t­ulée « Jour­nal­istes, nous ne serons pas com­plices de la haine ». Cet extrait élo­quent en donne le ton : « Nous, jour­nal­istes respectueux-ses des valeurs démoc­ra­tiques, con­sid­érons qu’il n’y a pas à débat­tre avec les per­son­nes prô­nant des idées fas­cistes, racistes, xéno­phobes, sex­istes, homo­phobes et néga­tion­nistes mais seule­ment à les com­bat­tre et/ou les invis­i­bilis­er. Et que cela est aus­si le rôle des jour­nal­istes de ne pas faciliter ces dia­tribes hideuses ».

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné.

Publications

Non ren­seigné.

Collaborations

Non ren­seigné.

Il a dit

« De l’or­dre. Partout. Dimanche, à Mar­seille, Marine Le Pen se pose comme la seule can­di­date de l’ex­trême droite française. » « Marine Le Pen : L’ex­trême droite, c’est elle. » France Soir, 04/03/2012.

Marine et Jean-Marie Le Pen : « Il y avait donc de grandes dif­férences entre les 1er mais. Mais, en réfléchissant bien, on peut égale­ment trou­ver un grand point com­mun : la haine des jour­nal­istes. » « Le point com­mun entre les 1er mai de Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen : la haine des jour­nal­istes » lelab.europe1.fr, 01/05/2016.

« Marine Le Pen n’a jamais de mots assez durs pour s’en pren­dre à la presse, aux «médias» et autres entités chargées d’in­former. La prési­dente du RN (ex-FN) n’aime pas trop que l’on mette en lumière les turpi­tudes de son camp, les intox col­portées, les accu­sa­tions for­mulées et les erreurs avancées. La cheffe de l’ex­trême droite française n’est pour­tant pas très recon­nais­sante. Car mal­gré son peu d’amour porté aux jour­nal­istes, Marine Le Pen est la députée la plus présente dans les médias tra­di­tion­nels. Et de loin », Libéra­tion, 01/07/2020.

« La source de linfor­ma­tion, pour le grand pub­lic, ce sont les médias eux-mêmes. Ceux qui ont pignon sur rue sont sou­vent remis en ques­tion, mais ils restent tout de même des références qui passent un con­trat avec leurs lecteurs et senga­gent à leur fournir une infor­ma­tion fiable. On peut ain­si, le plus sou­vent, leur faire con­fi­ance. Sans sacralis­er leur parole : eux aus­si peu­vent se tromper, mais rarement don­ner inten­tion­nelle­ment de fauss­es infor­ma­tions », « Com­ment savoir si une source est fiable », Curieux!, 03/12/2020.

« Poli­tique­ment, on a ten­dance – allez savoir pourquoi – à penser au Rassem­ble­ment nation­al quand on par­le de xéno­pho­bie. Dordi­naire, Marine Le Pen ren­voie ces accu­sa­tions à lextrême gauche, gloubi boul­ga bien pra­tique dans lequel elle range tous ceux qui sopposent à elle. Elle la encore fait jeu­di soir, sur BFM-TV. Mais, cette fois, la can­di­date à la prési­den­tielle a apporté un nou­v­el argu­ment à sa défense. Elle, xéno­phobe ? «Quand vous voyez que je suis arrivée en tête y com­pris aux européennes en out­re-mer, vous vous ren­dez compte que ces accu­sa­tions de xéno­pho­bie nont aucun sens», a‑t-elle indiqué. Cest là quest los, comme dirait lautre », Libéra­tion, 12/03/2021.

Sa nébuleuse

Éti­enne Baldit et Sébastien Tronche, deux con­frères du même âge qu’il ren­con­tre au Lab d’Europe 1. Suite à la fer­me­ture du Lab, ils tra­vail­lent tous ensem­ble à la créa­tion d’une newslet­ter poli­tique qui abouti­ra à « Chez Pol ». Déci­dant de met­tre à prof­it leurs car­nets d’adresses de jour­nal­istes parisiens, les trois hommes pro­posent en 2018 leur bébé à la rédac­tion de Libéra­tion qui, heureux hasard, planche au même moment sur la refonte numérique de son site internet.

Jonathan Bouch­er-Petersen, chef du ser­vice France et supérieur hiérar­chique direct des trois jour­nal­istes. C’est lui qui donne le feu vert à ce pro­jet de newsletter.

Ils ont dit

Incident avec Jean-Luc Mélenchon

En mai 2015, lors de l’émission Poli­tiqueS sur LCP, le co-fon­da­teur du Par­ti de gauche et can­di­dat du Front de gauche à l’élec­tion prési­den­tielle, Jean-Luc Mélen­chon, avait répon­du sèche­ment à plusieurs ques­tions posées par Syl­vain Cha­zot : « Et vous faites une com­pi­la­tion des saloperies que vous avez racon­tées sur moi ou pas ? Vous, quand vous par­lez, c’est tou­jours juste et hon­nête. Et moi, c’est tou­jours agres­sif. Je con­nais la musique. Je me demande si les jour­nal­istes se ren­dent compte du niveau d’a­gres­siv­ité, de méchanceté, de cru­auté et de men­songe qu’ils dévelop­pent. » Avant d’ajouter : « Vous voulez me com­par­er à l’ex­trême droite, c’est ça ? Avec votre crâne rasé là ? » Après l’enregistrement de l’émission, Jean-Luc Mélen­chon a recon­nu « que Syl­vain Cha­zot “n’avait rien de fas­ciste”, qu’il n’avait “rien à nous reprocher” [Le Lab poli­tique d’Europe 1], qu’il ne se sou­ve­nait plus pourquoi il avait qual­i­fié le Lab en juin 2013 de “site proche de la droite extrême.” »

« Les médias sont cri­ti­quables, les jour­nal­istes ont le droit d’être cri­tiqués, le Lab d’Europe 1 salit l’image d’Europe 1, votre média est sou­vent un tract du gou­verne­ment », Flo­ri­an Philip­pot « Flo­ri­an Philip­pot : “Le Lab d’Eu­rope 1 est une honte pour la mar­que Europe 1” ozap.com, 19/06/2015.

« La direc­trice des pro­grammes dEurope 1, Nathalie André, saffiche ouverte­ment con­tre Marine Le Pen entre les deux tours. Le 3 avril 2017, « Le Lab » de Syl­vain Cha­zot tente de faire croire que Don­ald Trump « ne con­naît pas » Marine Le Pen, afin de la décrédi­bilis­er. Le 29 avril, quand la can­di­date du FN tente dappel­er un dauphin aperçu en mer, les cama­rades de Syl­vain Cha­zot osent pub­li­er sérieuse­ment cette ques­tion : « Lappel de Marine Le Pen aux dauphins” serait-il un clin doeil aux néo‑nazis ? ». Pas de lim­ite à lindé­cence. Si le post est rapi­de­ment sup­primé, rien ne sert de leçon aux jour­nal­istes qui se croient alors tout per­mis. Le 3 mai 2017, Europe 1 pré­tend, comme les autres médias poli­tique­ment cor­rects, que Marine Le Pen descendrait de Mahomet et serait donc per­son­nelle­ment liée à lislam. Une intox mon­u­men­tale venue de lAFP, à qua­tre jours du sec­ond tour de la prési­den­tielle. Sûre­ment le hasard. Si un média avait sor­ti la même chose con­tre Macron, il aurait reçu une avalanche darti­cles dénonçant une « fake news » et aurait per­du toute crédibilité. Mais là, les jour­nal­istes pensent pou­voir sen sor­tir avec un « Cor­rec­tif. Nous vous pri­ons de nous excuser pour cette méprise », Damo­cles, 29/10/2020.

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